+ 33 6 79 01 74 53 
tete.en.lettres@gmail.com

Télécharge tes cadeaux !

Table des matières

Le sonnet est une des formes fixes les plus connues en poésie, et un incontournable des épreuves écrites et orales du Bac de Français. Il faut donc savoir le reconnaître et l’analyser.

Origine du sonnet

Le mot “sonnet” vient de l’italien “sonnetto” et du latin “sonare” (sonner). On le trouve en Italie dès le XIIe siècle.

Il est d’abord rendu célèbre par le poète italien Pétrarque, qui l’utilise dans son recueil Canzoniere. Clément Marot écrit le premier sonnet en langue française en 1536.

Cette forme nouvelle et très technique est ensuite reprise par les poètes de l’Ecole lyonnaise (Louise Labbé, Maurice Scève…) et de la Pléiade (Joachim du Bellay, Pierre de Ronsard…).

Forme

Un sonnet se compose de deux quatrains (strophes de quatre vers), suivis de deux tercets (strophes de trois vers). Ces derniers peuvent également, mais plus rarement, être rassemblés en un seul sizain (strophe de six vers).

La longueur des vers est libre, même si on trouve souvent des décasyllabes et surtout des alexandrins. De même , la structure des rimes est au choix du poète. Toutes les variations sont possibles. Cependant, on relève deux cas particuliers

Le sonnet régulier français : ABBA ABBA CCD EED (rimes plates puis rimes embrassées dans les tercets)
Le sonnet régulier italien : ABBA ABBA CCD EDE (rimes plates puis rimes croisées dans les tercets)

Le(s) dernier(s) vers du poème forme(nt) souvent une pointe : il s’agit d’une remarque ironique ou une fin inattendue qui crée la surprise chez le lecteur.

Un exemple de sonnet régulier (français)

Quand vous serez bien vieille, au soir, à la chandelle,    (A)
Assise auprès du feu, dévidant et filant,                          (B)
Direz, chantant mes vers, en vous émerveillant :             (B)
Ronsard me célébrait du temps que j’étais belle.            (A)

Lors, vous n’aurez servante oyant telle nouvelle,            (A)
Déjà sous le labeur à demi sommeillant,                         (B)
Qui au bruit de mon nom ne s’aille réveillant,                 (B)
Bénissant votre nom de louange immortelle.                  (A)

Je serai sous la terre et fantôme sans os :                        (C)
Par les ombres myrteux je prendrai mon repos :             (C)
Vous serez au foyer une vieille accroupie,                        (D)

Regrettant mon amour et votre fier dédain.                     (E)
Vivez, si m’en croyez, n’attendez à demain :                     (E)
Cueillez dès aujourd’hui les roses de la vie.                      (D)

Ronsard, Sonnets pour Hélène, 1578

Evolution du sonnet

Au XVIe siècle, les poètes de la Pléiade, puis les auteurs baroques utilisent beaucoup le sonnet.

Il plaît également aux auteurs du XVIIe siècle, car il s’agit d’une forme poétique courte, technique et élégante qui correspond à l’esthétique du classicisme.

Au XVIIIe siècle au contraire, le sonnet, comme d’autres formes poétiques fixes, est considéré comme désuet et n’est presque plus utilisé.

Il connaît une nouvelle popularité au XIXe siècle, d’abord avec les poètes romantiques, puis avec les auteurs du Parnasse, qui apprécient son exigence formelle et technique.

Enfin, les symbolistes utilisent cette forme classique pour évoquer des thématiques nouvelles et modernes. Cependant, ils innovent souvent en proposant de nouveaux arrangements de rimes et en variant les types de vers.

Au XXe siècle, certains poètes repoussent les limites du sonnet, par exemple en proposant, comme Jacques Roubaud, une version en prose

Pistes d’analyse

  • Identifier le sonnet : le poème doit contenir deux quatrains et deux tercets
  • Analyser la forme : quels sont les types de vers et de rimes utilisés? S’agit-il d’un sonnet régulier, ou d’une variation moins classique? 
  • Quelles sont les thématiques? Souvent, les deux quatrains contiennent un thème, tandis que les tercets en introduisent un autre. 
  • Le poème comporte-t-il une pointe dans ses derniers vers ? Quel est l’effet produit

2 Replies to “Le sonnet : définition et analyse”

  1. Merci c’est très clair ! Je n’avais pas bien compris le schéma des rimes en cours. J’ai encore une petite question :
    Faut-il dire sonnet irrégulier si les rimes ne correspondent ni au français ni à l’italien ?

    1. Merci pour ton commentaire !
      De mon point de vue ce sont les sonnets de type français et italien qui sont particuliers (parce qu’ils correspondent à une forme fixe), les autres sont juste des sonnets “normaux”, qui ne sont pas forcément irréguliers parce qu’ils répondent quand même aux règles de base du sonnet.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

.

This site is protected by wp-copyrightpro.com