I) Qu’est ce que le théâtre ?
Le théâtre est un genre littéraire majeur. Il se caractérise par la représentation, sur une scène ou dans un espace dédié, d’une suite d’actions menées par des personnages. Au théâtre, l’auteur et/ou le metteur en scène utilisent non seulement les dialogues, mais également le jeu des acteurs, le décor, les éclairages, les costumes, pour raconter une histoire au public.
II) Le théâtre avant le XVIIe siècle
L’Antiquité, naissance du théâtre
En Europe, le théâtre naît en Grèce, lors de cérémonies religieuses dédiées au dieu Dionysos. Le public se réunit alors dans un espace en demi-cercle (le théâtre) pour assister au spectacle.
Des concours opposant des auteurs de tragédies et de comédies sont organisés dès le VIe siècle avant J.C.
De plus, dans le théâtre grec, les acteurs portent des masques qui représentent leur personnage et les émotions jouées (masques tragiques et masques comiques). Un chœur leur donne la réplique et prend en charge la narration. Tous les rôles sont joués par des hommes.
Plus tard, le théâtre romain reprend les codes du théâtre grec, en développant sur cette base des thèmes et des genres typiquement romains.
Auteurs à retenir : Aristophane, Sophocle, Plaute, Sénèque
Moyen Âge : farces et mystères
Au Moyen Âge, des troupes itinérantes jouent à l’intérieur ou à proximité des églises. Ces “miracles” et “mystères” racontent souvent la vie des saints.
Ces pièces sérieuses étaient souvent assez longues. Les acteurs les entrecoupaient donc de courtes farces. Ces petites pièces comiques parfois grossières distrayaient les spectateurs.
Les pièces antiques représentaient des personnages assez stéréotypés (la jeune fille, le vieillard, l’esclave rusé…). Au contraire, ceux des pièces médiévales sont plus individualisés. Ils ont un nom, une occupation, une personnalité…
Auteurs à retenir : Rutebeuf, Adam de la Halle
XVIe siècle : influence de la commedia dell’arte et premières tragédies françaises
La commedia dell’arte est un genre théâtral qui se développe en Italie au XVIe siècle. Les troupes d’acteurs improvisent d’après des situations résumées en quelques lignes, appelées cannevas.
Les personnages (Arlequin, Colombine, Pantalon…) représentent des grands types comiques. De fait, ils sont immédiatement reconnaissables grâces à leurs costumes colorés et leurs masques inspirés des carnavals italiens.
Très inventifs et expressifs, les acteurs italiens renouvellent le genre comique et influencent le reste de l’Europe.
Parallèlement apparaissent les premières tragédies françaises : il s’agit en effet d’oeuvres originales et non de traductions des tragédies antiques. Les sujets proviennent le plus souvent des mythes grecs mais aussi de la Bible.
Auteurs à retenir : Etienne Jodelle, Théodore de Bèze
III) Le théâtre du XVIIe au XXIe siècle
XVIIe siècle : théâtre baroque et classique
Le théâtre baroque privilégie le mélange des genres (par exemple les tragi-comédies, ou les tragédies à fin heureuse de Corneille). Il explore aussi les émotions troublées et contrastées des personnages. L’intrigue, souvent complexe, repose sur une esthétique de l’illusion, de l’inconstance et du changement.
A partir de la deuxième moitié du siècle, le théâtre est codifié grâce à la règle des trois unités et doit permettre la catharsis. Le classicisme privilégie l’harmonie, l’équilibre et la dimension morale de l’art.
Encouragés par Louis XIV et ses courtisans, les auteurs classiques s’inspirent de l’antiquité. Leur production théâtrale peut ainsi être divisée en deux sous-genres : la comédie et la tragédie.
Auteurs à retenir : Pierre Corneille, Molière, Jean Racine
XVIIIe siècle : le théâtre des Lumières et le drame bourgeois
Les auteurs de théâtre du début du XVIIIe siècle (le siècle des Lumières) se placent dans le prolongement des comédies et tragédies du siècle précédent.
Voltaire renouvelle toutefois la tragédie en y évoquant des thèmes plus modernes. On assiste aussi à un retour de la commedia dell’arte qui inspire des auteurs comme Marivaux. Le pouvoir royal conserve un grand contrôle sur la production littéraire à travers la censure, dont sera par exemple victime Beaumarchais avec Le Mariage de Figaro.
De nouveaux genres font également leur apparition, comme le drame bourgeois, codifié par Diderot. Celui-ci met en scène des personnages de la bourgeoisie qui voient leur vie bouleversée par des évéments dramatiques mais vraisemblables.
Auteurs à retenir : Voltaire, Pierre Carlet de Chamblain de Marivaux, Denis Diderot, Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais
XIXe siècle : le drame romantique et les nouvelles formes de comédie
Le drame romantique se développe au début du XIXe siècle. Il est théorisé par Victor Hugo, chef de file du romantisme. Ce genre théâtral se place donc en rupture avec les règles du théâtre classique. L’intrigue met en avant les sentiments de héros romantiques, souvent tourmentés, en proie au “mal du siècle“.
Cette nouveauté reçoit un accueil contrasté, comme en témoigne la querelle littéraire qui a lieu lors de la première représentation d’Hernani en 1830.
Sous le Seconde Empire, le vaudeville devient également un genre comique très apprécié. Ses intrigues se basent sur des séries de quiproquos et de retournements de situation, et portent un regard critique sur les moeurs de la bourgeoisie.
A la fin du XIXe siècle, le théâtre naturaliste propose des pièces fondées sur la critique sociale, tandis que le théâtre symboliste donne à voir des univers oniriques et poétiques.
Auteurs à retenir : Victor Hugo, Alfred de Musset, Georges Feydeau, Eugène Labiche
XXe et XXIe siècles : théâtre de l’absurde et nouvelles écritures théâtrales
Au début du XXe siècle, plusieurs auteurs de théâtre reprennent des intrigues issues de l’Antiquité et les adaptent aux problématiques et à l’esthétique moderne.
Après la Seconde Guerre Mondiale, les dramaturges veulent représenter l’absurdité de la vie et des relations humaines. Les personnages de ces pièces ne parviennent pas à communiquer entre eux, l’intrigue est donc généralement absente et les auteurs du théâtre de l’absurde se détachent complètement des conventions du théâtre classique.
La dernière partie du siècle voit l’apparition de nouvelles écritures théâtrales, qui mettent en avant une réflexion sur le langage théâtral, sa mise en scène, ainsi que sur les rapports humains, sociétaux et familiaux.
Auteurs à retenir : Jean Anouilh, Jean Giraudoux, Eugène Ionesco, Samuel Beckett, Jean-Paul Sartre, Jean Genet, Bernard-Marie Koltès, Jean-Luc Lagarce, Marguerite Duras, Nathalie Sarraute, Yasmina Reza.
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